Plusieurs spécimens de chouette effraie sont exposés au deuxième étage du Muséum d'Orléans : dans un arbre du diorama sur les animaux de Sologne, dans la vitrine des rapaces, dans celle qui lui est spécifiquement destinée et dans celle présentant la décomposition du vol de cette chouette.
La chouette effraie, ou effraie des clochers, ou encore dame blanche (Tyto alba) présente un disque facial blanc, en forme de coeur, un dessous des ailes blanc, et un poitrail blanc parsemé de taches brunes. Ses pattes sont longues, couvertes de plumes blanches et munies de doigts puissants aux serres bien développées.
Son nom de chouette "effraie" lui vient de son cri strident et perçant (chant de la chouette effraie). Autrefois, dans les campagnes, les effraies des clochers étaient fréquemment tuées par superstition. On les crucifiait sur les portes de grange pour éloigner les esprits.
En Sologne, la chouette effraie occupe de préférence les plaines cultivées parsemées de haies et de fossés, où les proies peuvent être facilement chassées à basse altitude. On la retrouve plus rarement dans les forêts, où elle loge dans des creux des arbres ou des cavités naturelles au sol. Ses sites de nidification et de dortoir diurne sont souvent des installations humaines, dans ou près des villages et des petites agglomérations : granges, hangars, greniers, clochers, cheminées, entrepôts, ruines... Ce rapace nocturne, comme aucun autre, a lié son existence à celle de l'Homme et de ses édifices.
Pour son nid, la chouette effraie ne réalise aucune construction proprement dite, excepté à de rares occasions où une légère dépression est creusée. Le plus souvent, les oeufs (jusqu'à 15 oeufs si la nourriture est très abondante) sont pondus et couvés à même le sol. En cas de manque de nourriture, il peut exister des cas de cannibalisme. Les jeunes quittent le nid pour leur premier vol après 55 jours environ, parfois même davantage. Ils seront indépendants 3 à 5 semaines plus tard.
Afin de pouvoir chasser dans l'obscurité, l'effraie des clochers, comme tous les rapaces nocturnes, possède des atouts particuliers : la vue nocturne (elle a besoin de 50 fois moins d'éclairage que l'Homme pour voir distinctement), une ouïe extrêmement fine (ouvertures dissymétriques du méat acoustique, sons collectés et portés vers les oreilles par les disques faciaux comme une parabole) et le silence du vol grâce à des plumes duveteuses.
Le Muséum d'Orléans présente la décomposition des battements d'ailes d'une chouette effraie.
Crépusculaire ou nocturne, la chasse de cet oiseau se fait à l'affût et surtout en vol. La chouette effraie suit des itinéraires souvent réguliers, parcourus lentement à environ 1,5 à 4,5 mètres du sol, ailes souples, et entrecoupés de brefs battements sur place lorsqu'une proie est perçue.
La chouette effraie se nourrit presque exclusivement de petits rongeurs (campagnols, musaraignes, souris, mulots, rats), mais aussi de petits oiseaux au repos, de chauve-souris, de grenouilles et de crapauds.
Les effectifs de la chouette effraie sont en régression dans la plupart des pays européens, excepté en Allemagne où la population est stable. La principale cause de déclin semble être la circulation automobile qui tue beaucoup de ces chouettes volant bas au cours de leur chasse. Viennent ensuite les fils électriques, la raréfaction des sites de nidification (clochers engrillagés, vieilles fermes et granges réaménagées, greniers restaurés) et la transformation des paysages agricoles. La chouette effraie est aussi très sensible aux hivers rigoureux.
La chouette effraie est protégée en France et en Europe. L'IUCN définit son statut de conservation à "Préoccupation mineure".
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