Le hibou des marais est présent au deuxième étage du Muséum d'Orléans, dans la vitrine des rapaces.
Le hibou des marais ou hibou brachyote (Asio flammeus) ressemble au Moyen-duc, lui aussi exposé au Muséum d'Orléans, dans la vitrine des rapaces, mais ses aigrettes sont plus courtes, peu ou pas visibles. Elles sont relevées uniquement lorsqu'il est inquiet. Il est le plus souvent silencieux. Le chant du mâle peut toutefois porter jusqu'à 1 km (chant du hibou des marais).
En Sologne, le hibou des marais fréquente surtout les terrains découverts : landes et prairies humides voisines des étangs, terrains cultivés, champs abandonnés, bords des marais et tourbières.
Le nid est bâti dans les zones humides à même le sol en grattant celui-ci. Le fond de la dépression est garni d'herbes sèches, de brindilles et de plumes que la femelle arrache à sa poitrine. Il est abrité sous des broussailles, des roseaux ou des touffes d'herbes. Les oeufs (généralement 4 à 7, mais parfois jusqu'à 14 les années où abondent les rongeurs) sont pondus de façon échelonnée : 1 oeuf toutes les 48 heures. Les petits hiboux s'éloignent du nid vers 3 semaines, et prennent leur envol vers 5 semaines.
Au cours de ses longs vols diurnes, le hibou des marais peut harceler les aigles, les hérons et les faucons, uniquement "pour le plaisir" !
Le hibou des marais est un rapace diurne et nocturne au vol souple et élégant. Les ailes battent régulièrement, avec assurance, ou en planant et en formant un V bien ouvert. Avec sa vue et son ouïe performantes, il chasse en vol lent, assez bas. Il quadrille son territoire et s'abat sur sa proie dès qu'elle est localisée. Dans la végétation dense, il voltige sur place avant de se jeter sur elle. Il peut aussi chasser depuis un poste de guet au-dessus du sol mais rarement dans les arbres.
Le hibou des marais est un nomade qui se déplace en fonction de l'abondance de ses proies préférées, les campagnols. Représentant 90% de sa nourriture, ils sont suivis par de petits rats, des souris, des musaraignes, des taupes, des chauve-souris, plus rarement des oiseaux, des lézards, des serpents ou de petits insectes. Les petits mammifères sont avalés entiers, bien que parfois la tête soit ôtée et l'animal éviscéré. Les oiseaux sont avalés sans les ailes.
Le hibou des marais est l'une des rares espèces de hibou dont la répartition est pratiquement mondiale. Cependant, ses effectifs ont dramatiquement chuté à travers le monde entier au cours des dernières décennies. En France, on n'en compte plus qu'une centaine de couples. Une des causes de cette régression est due au fait que le hibou des marais fasse son nid au sol et dans les champs : il est très exposé aux machineries agricoles et accessible aux prédateurs tels que les renards, les corvidés, les aigles ou les faucons. Les collisions avec les véhicules provoquent aussi de nombreuses pertes. De plus, les marais et les tourbières se raréfient au profit de l'agriculture et des pâturages. Le hibou des marais est par conséquent une espèce qualifiée de vulnérable en France, protégée en Europe (annexe I de la Directive "Oiseaux") et dans le monde (statut "Préoccupation mineure" dans la liste rouge de l'IUCN).