La Vipère aspic est présente dans l'une des vitrines de l'espace "Reptiles et batraciens", au premier étage du Muséum d'Orléans.
La Vipère aspic (Vipera aspis) est un serpent venimeux d'environ 70 cm, au corps épais et à la tête plus large à l'arrière à cause des glandes à venin. Contrairement aux couleuvres qui ont une pupille ronde et 9 grandes écailles sur la tête, les Vipères aspic ont des yeux à pupille verticale et de petites écailles sur la tête. Autre différence, la Vipère aspic ne peut s'immerger et ne se nourrit jamais de poissons, contrairement à la couleuvre à collier par exemple, bien répandue elle aussi en Sologne.
Craintive, la Vipère aspic n'attaque l'Homme que lorsqu'elle se sent menacée. Cette morsure est rarement mortelle. Cependant, on enregistre environ trois décès par an en France.
La Vipère aspic se rencontre en Europe de l'Ouest, surtout dans le centre et le midi de la France, en Suisse et en Italie. Elle affectionne les lieux secs et ensoleillés et est tout à fait dans son élément dans les landes de Sologne, mais toujours près de buissons où elle peut se réfugier. Elle ne dédaigne pas non plus les lieux humides et l'on en rencontre au bord des étangs de Sologne. Il lui arrive, mais très rarement, de nager dans des eaux calmes, sa tête bien dressée hors de l'eau. La Vipère aspic apprécie aussi les pierres qui restituent la chaleur la nuit.
La reproduction a lieu au printemps dès que les vipères aspic sortent de leur longue période d'hibernation (environ 6 mois). Quand 2 mâles se rencontrent à cette période, ils se livrent à un combat rituel en luttant corps à corps, cous entrelacés, chacun s’efforçant d’attirer à lui la tête de l’adversaire. Ils ne se mordent jamais. La femelle est ovovivipare, c'est-à-dire que les oeufs sont conservés à l'intérieur du corps et leur éclosion a lieu au moment de la mise bas. La naissance des petits (5 à 20 vipéreaux) a lieu en plein été jusque début septembre. Les vipères aspic atteignent leur maturité sexuelle à 3-5 ans et ont une durée de vie d'environ 18 ans.
La Vipère aspic possède des glandes à venin reliées à des crochets canaliculés qui permettent d'injecter le venin mortel et digestif profondément dans les tissus de la proie. Au repos, ces crochets restent repliés dans une gaine molle le long de son palais. Elle chasse à l'affût : elle attend qu’une proie passe à sa portée puis frappe en un éclair, gueule ouverte et crochets en avant. A partir de là, il ne lui reste plus qu’à suivre la proie en utilisant sa langue bifide comme moyen de prospection, et d'attendre que le venin fasse son effet. La vipère aspic ingère alors sa proie immédiatement et en entier (en commençant par la tête), grâce à l'élasticité des ligaments qui relient ses 2 mâchoires.
Le venin étant diffusé dans la proie par la circulation sanguine, la Vipère ne s'attaque qu'à des proies vivantes. L'ingestion de proies mortes est en effet risquée, la digestion se prolongeant et la putréfaction de la proie risquant de devancer sa digestion.
La Vipère aspic se nourrit de gros insectes, de limaces, d'escargots, de lézards, de rongeurs (souris, mulots), de grenouilles et de petits oiseaux. Elle est utile car elle contribue à réguler la population des rongeurs nuisibles aux cultures.
En Sologne, ses principaux prédateurs sont le hérisson, les rapaces (et notamment le Circaète Jean-le-blanc), les gros corvidés, le renard, le sanglier et la couleuvre.
La Vipère aspic est un reptile protégé (il est interdit de la tuer, de la capturer, de la transporter et de la vendre), avec le statut "Préoccupation mineure", en France, en Europe (Convention de Berne) et dans le monde (Liste rouge de l'IUCN).
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